On assimile tous les dispositifs amplificateurs à des quadripôles auxquels on peut appliquer une tension d'entrée (ddp entre les deux pôles d'entrée) et un courant d'entrée (entrant par un des deux pôles d'entrée et sortant par le second) pour obtenir une tension de sortie (ddp entre les deux pôles de sortie) et un courant de sortie (entrant par un des deux pôles de sortie et sortant par le second).
Les deux grandeurs (tension et courant) entrent donc en ligne de compte dès qu'il s'agit d'amplifier. Pour faciliter l'interconnexion des éléments amplificateurs, on caractérise les dispositifs par leurs impédances d'entrée et de sortie (rapports tension/courant).
Par simplification ou bien parce qu'on utilise des technologies particulières (exemple les technologies MOS pour Metal Oxyde Semiconductor), on peut estimer les impédances d'entrée des dispositifs contrôlés en tension (i.e. auxquels on applique une tension d'entrée) tels que les AOP ou les transistors, comme infinies (cela signifie que lorsqu'on applique une tension d'entrée à ces dispositifs à l'aide d'une source en tension, la source ne fournit pas de courant).
Maintenant, la différence entre amplifier un courant et amplifier une tension, tient à la grandeur de sortie que l'on souhaite privilégier.
Par exemple si l'on prend le transistor MOS comme quadripôle de référence, on sait que son impédance d'entrée est infinie et on sait que lorsqu'on lui applique une tension d'entrée (Vgs), celle ci va permettre de générer un courant de sortie (Id). Si le transistor était parfait, son impédance de sortie serait aussi infinie (source de courant idéale) et la tension de sortie ne dépendrait que de la charge qu'on placerait entre les deux pôles de sortie. Par le rapport de la tension de sortie sur la tension d'entrée on fixerait le gain en tension du montage autrement dit son "aptitude" à amplifier une tension .
Ici, la charge placée en sortie détermine le gain en tension ou l'amplification en tension (cas typique du transistor monté en "source commune").
Si l'on suppose que l'étage suivant a une impédance d'entrée infinie, tout se passe à merveille puisque tout le courant de sortie Id circule dans la charge (il ne se divise pas entre la charge et l'impédance d'entrée de l'étage suivant, puisque ce dernier à une impédance infinie)
Par contre si l'on souhaite attaquer un dispositif dont l'impédance d'entrée est proche de 0 (dispositif dont l'entrée est contrôlée en courant) on est plutôt mal puisque la mise en parallèle de la résistance qui fait le gain en sortie du premier étage avec l'impédance d'entrée de l'étage suivant, donnerait une impédance équivalente proche de 0. Ceci signifierait que le gain en tension du premier étage serait presque nul (on n'amplifierait plus la tension)
Pour obtenir une amplification en courant lorsque on utilise un quadripôle contrôlé en tension, on utilisera donc un montage de type "drain commun". Ce dernier présentera un gain en tension proche de 1 (la tension de sortie est proche de la tension d'entrée) par contre le courant d'entrée étant proche de 0 (impédance d'entrée infinie), le fait d'avoir simplement un courant de sortie donnera une amplification en courant presque infinie (en effet Id/0, le rapport entre courant de sortie et courant d'entrée, tend vers l'infini).
En pratique aucun de ces éléments d'entrée/sortie sont infinis ou nuls, on les considère soit très grands, soit très faibles, et suivant que l'on veuille amplifier en courant ou tension, on tient compte de ces propriétés qui caractérisent tous les quadripôles.