Qu’est ce qu’il a démontré Fourrier ?
Un signal NON sinusoïdal mais PERIODIQUE peut se décomposer en une somme de plusieurs signaux SINUSOÃDAUX périodiques.
Appliquée à l’électricité, cette loi physique indique qu’un courant électrique périodique mais non sinusoïdal et la somme des plusieurs courant sinusoïdaux et périodiques.
Le signal original non sinusoïdal est périodique, et cette période correspond à une fréquence de 50 Hz. C’est ce signal que l’on appelle le fondamental. Les autres signaux périodiques, de fréquences multiplies de 50 Hz s’appellent les harmoniques. Ainsi, l’harmonique de rang 2 à une fréquence de 2 x 50 Hz, soit 100 Hz, l’harmonique de rang 3 à une fréquence de 3 x 50 Hz, soit 150 Hz, etc…
La tension est celle du secteur, considérée comme étant sinusoïdale à une fréquence de 50 Hz. Quand on applique une tension périodique et sinusoïdale sur un récepteur non linéaire, le courant est périodique mais non sinusoïdal. Vous avez alors le fondamental à 50 Hz, plus une multitude de signaux de fréquence 100 Hz, 150 Hz, 200 Hz etc… et chaque signaux possède une valeur efficace, qui se calcule en divisant la valeur maximale (valeur crête) par â2.
Ainsi, quand vous alimentez un variateur de vitesse avec une tension de 50 Hz parfaitement sinusoïdale, vous aurez un courant fondamental sinusoïdal à 50 Hz + un courant harmonique sinusoïdal à 100 Hz de valeur efficace a % du fondamental, + un courant harmonique sinusoïdal à 150 Hz de valeur efficace b % du fondamental, + un courant harmonique sinusoïdal à 200 Hz de valeur efficace c % du fondamental, + un courant harmonique sinusoïdal à 250 Hz de valeur efficace d % du fondamental, etc…
Chaque harmonique possède une valeur efficace, qui vient s’ajouter à la valeur efficace du fondamental, et cela crée un échauffement supplémentaire dans les conducteurs. C’est pour cette raison, par exemple, qu’ERDF impose, dans son réseau de distribution 20 kV, un taux de courant harmonique inférieur à 8 %.
Supposons que votre courant périodique, non sinusoïdal se décompose en un courant de 10 A à 50 Hz + un courant de 2 A à 100 Hz + un courant de 1 A à 150 Hz + un courant de 0,5 A à 200 Hz.
10 A (Ã 50 Hz), par rapport au fondamental de 10 A, cela fait : 10/10 = 100 % = 1
2A (Ã 100 Hz), par rapport au fondamental de 10 A, cela fait : 2/10 = 20 % = 0,2
1A (Ã 150 Hz), par rapport au fondamental de 10 A, cela fait : 1/10 = 10 % = 0,1
0,5 (Ã 200 Hz), par rapport au fondamental de 10 A, cela fait : 0,5/10 = 5 % = 0,05
…. et bien, la valeur efficace supportée par le conducteur sera :
= â(1² + 0,2² + 0,1² + 0,05²) = 1,026 = 1 + 0,026 = (100 %) + (2,6 %)
C’est ce que l’on appelle la somme quadratique. Les anglo-saxons l’appellent RMS (Root Mean square).
Vous constatez alors que vous avez, non pas 100 %, mais 2,6 % en plus. C’est ce que l’on appelle le taux d’harmonique.
Ensuite, ces courants harmoniques vont traverser le réseau d’ERDF. Ce réseau a une impédance. Les courants harmoniques qui traversent cette impédance, vont générer des tensions harmoniques, et vous aurez à votre point de livraison une tension égale à la tension d’ERDF (sinusoïdale à 50 Hz), moins toutes les chutes de tensions harmoniques dues aux courants harmoniques qui traversent l’impédance du réseau. Vous comparez alors la tension réelle par rapport à la tension à 50 Hz. Cette différence, comparée à la valeur à 50 Hz s’appelle le taux de distorsion en tension.
Voilà , c’est un peu grossier, mais c’est bien la réalité. C’est pour cela, que quand il y a des harmoniques, on met des filtres anti-harmoniques. Ces filtres, passifs ou actifs, sont capables de générer des courants harmoniques, vectoriellement opposés aux courants harmoniques générés par les récepteurs non linéaires, comme les variateurs, les onduleurs, les redresseurs, l’éclairage etc…